10 juillet 2011

Rivière-du-Loup

J’entends grogner à l’extérieur. Un bruit d’enfer. J’avais presque oublié que les barbares aiment envahir la ville pour laisser leurs traces subtiles lorsque l’été se pointe. Que faire alors? Partir loin, si possible au bord de notre grand fleuve, près de Rivière-du-Loup, comme de raison…

* Un escadron composé de quatre goélands vient de survoler l’emplacement où nous campons. Où se dirigent-ils ainsi à grande épouvante? Ils semblent tellement déterminés que pendant un moment j’ai cru qu’on leur avait demandé d’accourir à un endroit précis, car une mauvaise nouvelle les attendait.

* Il suffit d’une seule pensée heureuse pour changer tout le cours de son existence.

* Devant nous, juste à portée de bras, une moucherolle grappille sa nourriture sur les branches du pin qui entoure l’emplacement de notre terrain de camping. Elle donne ses coups de bec puis s’arrête, relève la tête et nous fait entendre sa plus belle voix. Le manège se poursuit ainsi durant plusieurs minutes : picosse, chante, picosse, chante. Un spectacle réservé pour les premières loges, un spectacle intime qui demeure gravé à jamais dans la mémoire.

* Comment persuader l’autre de laisser tomber le masque qu’il a porté toute une vie et qui l’empêche de sentir la chaleur de la lumière sur la peau de son visage? Comment le persuader qu’un seul baiser amoureux sur ses lèvres délivrées vaut à lui seul tous les amers plaisirs de l’existence?

*  Reste calme! Attends, observe, vois. C’est lorsque tu cesses de bouger que je peux le mieux te comprendre et t’aimer. Un arrêt, un silence, le contentement qui coule sur ton visage, et je suis ébloui!

* Le fleuve. Le vivant d’un fleuve qui n’a d’autre fin que de nous dévoiler un sens, une direction. S’il y avait un rêve à partager avec ce monde que j’aime, ce Québec prodigieux qui m’habite et qui a bien voulu de moi, s’il y avait un rêve dont j’aimerais partager le contenu, ce serait celui d’inciter le plus grand nombre à suivre ce grand fleuve jusqu’à la mer…

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